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Par Sélénia1 le 13 Mai 2011 à 18:49
Je suis le chat de cimetière,
De terrain vague et de gouttière,
De Haute-Egypte et du ruisseau
Je suis venu de saut en saut.<o:p></o:p>
Je suis le chat qui se prélasse
A l'instant où le soleil passe,
Dans vos jardins et dans vos cours
Sans avoir patte de velours.<o:p></o:p>Je suis le chat de l'infortune,
Le trublion du clair de lune
Qui vous réveille dans la nuit
Au beau milieu de vos ennuis.<o:p></o:p>Je suis le chat des maléfices
Condamné par le Saint-Office;
J'évoque la superstition
Qui cause vos malédictions.<o:p></o:p>Je suis le chat qui déambule
Dans vos couloirs de vestibules,
Et qui fait ses petits besoins
Sous la porte cochère du coin.<o:p></o:p>
Je suis le félin bas de gamme,
La bonne action des vieilles dames
Qui me prodiguent le ron-ron
Sans souci du qu'en dira-t-on.<o:p></o:p>Epargnez moi par vos prières,
Le châtiment de la fourrière
Où finissent vos émigrés,
Sans demeure et sans pedigree.
Henri Monnier<o:p></o:p>
2 commentaires -
Par Sélénia1 le 29 Avril 2011 à 19:33
Un ange<o:p></o:p>
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Debout sur le sommet du monde,<o:p></o:p>
Contemplait les hommes d'un regard empreint de compassion.<o:p></o:p>
Ses ailes blanches, immaculées<o:p></o:p>
Avaient souvent porté au secours de mortels en détresse.<o:p></o:p>
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Il lui suffisait de les déployer d'un mouvement ample<o:p></o:p>
Et majestueux pour prendre son envol et illuminer le ciel de sa présence.<o:p></o:p>
Peu d'hommes l'avaient aperçue, aveuglé par leur haine<o:p></o:p>
Course à l'immortalité et leur destructeur désir de puissance.<o:p></o:p>
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Un jour pourtant une jeune femme un peu perdue,<o:p></o:p>
Errant sans but au milieu d'une foule dans laquelle elle se sentait seule,<o:p></o:p>
Avait tourné son regard triste dans sa direction et plongé ses yeux dans les sien<o:p></o:p>
Bouleversée par la beauté et la douceur qui émanaient de cette créature céleste,<o:p></o:p>
Une larme avait coulé sur sa joue, s'écrasant sans bruit sur le sol.<o:p></o:p>
Un sourire était né sur ses lèvres et dans son cœur avait germé l'espoir d'une vie meilleure ...<o:p></o:p>
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Ce jour là, à cet instant précis, l'ange avait pris conscience de son pouvoir.<o:p></o:p>
Il s'était envolé de nombreuses fois depuis,<o:p></o:p>
Avait aidé d'autres âmes égarées à trouver leur chemin,<o:p></o:p>
Mais il revenait souvent auprès de la jeune femme<o:p></o:p>
Et regardait pousser la graine qu'il avait un jour semée d'un simple regard,<o:p></o:p>
D’un simple battement d'ailes.
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2 commentaires -
Par Sélénia1 le 27 Avril 2011 à 21:29
Le Monde de l'Invisible <o:p></o:p>
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Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? <o:p></o:p>
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis ? <o:p></o:p>
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits <o:p></o:p>
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?<o:p></o:p>
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? <o:p></o:p>
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Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? <o:p></o:p>
Et les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, <o:p></o:p>
Quand la vengeance bat son infernal rappel, <o:p></o:p>
Et de nos facultés se fait le capitaine ? <o:p></o:p>
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? <o:p></o:p>
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Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ? <o:p></o:p>
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, <o:p></o:p>
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard, <o:p></o:p>
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ? <o:p></o:p>
Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ? <o:p></o:p>
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Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? <o:p></o:p>
Et la peur de vieillir et ce hideux tourment <o:p></o:p>
De lire la secrète horreur du dévouement <o:p></o:p>
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ? <o:p></o:p>
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? <o:p></o:p>
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Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, <o:p></o:p>
David mourant aurait demandé la santé <o:p></o:p>
Aux émanations de ton corps enchanté ; <o:p></o:p>
Mais de toi je n'implore, ange que tes prières, <o:p></o:p>
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières ! <o:p></o:p>
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Charles Baudelaire<o:p></o:p>
2 commentaires -
Par Sélénia1 le 2 Avril 2011 à 21:03
L'hiver n'est terminé que quand <o:p></o:p>
La lune rousse a décliné.
Lune d'avril nouvelle, ne passe pas sans gel.<o:p></o:p>
La lune rousse donne tout, ou bien elle l'ôte.<o:p></o:p>
Ce qu'elle met au monde elle le nourrira, ce qu'elle y trouve elle l'étranglera.<o:p></o:p>
Récolte n'est point assurée, que la lune rousse ne soit passée.
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2 commentaires -
Par Sélénia1 le 2 Avril 2011 à 20:52
Quand avril se met en fureur, il n'est pas pire mois dans l'année.<o:p></o:p>
N'y ait pas si gentil avril qui n'ait son chapeau de grésil.
Avril et mai, de l'année, font seuls la destinée.<o:p></o:p>
Hâle de mars, pluie d'avril, rosée de mai, font d'août et septembre les plus beaux mois de l'année.
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