• Je suis le chat de cimetière,
    De terrain vague et de gouttière,
    De Haute-Egypte et du ruisseau
    Je suis venu de saut en saut.

    <o:p></o:p> 

    Je suis le chat qui se prélasse
    A l'instant où le soleil passe,
    Dans vos jardins et dans vos cours
    Sans avoir patte de velours.<o:p></o:p>

     

    Je suis le chat de l'infortune,
    Le trublion du clair de lune
    Qui vous réveille dans la nuit
    Au beau milieu de vos ennuis.<o:p></o:p>

     

    Je suis le chat des maléfices
    Condamné par le Saint-Office;
    J'évoque la superstition
    Qui cause vos malédictions.<o:p></o:p>

     

    Je suis le chat qui déambule
    Dans vos couloirs de vestibules,
    Et qui fait ses petits besoins
    Sous la porte cochère du coin.

    <o:p></o:p> 

    Je suis le félin bas de gamme,
    La bonne action des vieilles dames
    Qui me prodiguent le ron-ron
    Sans souci du qu'en dira-t-on.<o:p></o:p>

     

    Epargnez moi par vos prières,
    Le châtiment de la fourrière
    Où finissent vos émigrés,
    Sans demeure et sans pedigree.

    Henri Monnier<o:p></o:p>


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  •  hebergeur image

    Un ange<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p>hebergeur image </o:p>

    Debout sur le sommet du monde,<o:p></o:p>

    Contemplait les hommes d'un regard empreint de compassion.<o:p></o:p>

    Ses ailes blanches, immaculées<o:p></o:p>

    Avaient souvent porté au secours de mortels en détresse.<o:p></o:p>

    <o:p> hebergeur image</o:p>

    Il lui suffisait de les déployer d'un mouvement ample<o:p></o:p>

    Et majestueux pour prendre son envol et illuminer le ciel de sa présence.<o:p></o:p>

    Peu d'hommes l'avaient aperçue, aveuglé par leur haine<o:p></o:p>

    Course à l'immortalité et leur destructeur désir de puissance.<o:p></o:p>

    <o:p> hebergeur image</o:p>

    Un jour pourtant une jeune femme un peu perdue,<o:p></o:p>

    Errant sans but au milieu d'une foule dans laquelle elle se sentait seule,<o:p></o:p>

    Avait tourné son regard triste dans sa direction et plongé ses yeux dans les sien<o:p></o:p>

    Bouleversée par la beauté et la douceur qui émanaient de cette créature céleste,<o:p></o:p>

    Une larme avait coulé sur sa joue, s'écrasant sans bruit sur le sol.<o:p></o:p>

    Un sourire était né sur ses lèvres et dans son cœur avait germé l'espoir d'une vie meilleure ...<o:p></o:p>

    <o:p>hebergeur image </o:p>

    Ce jour là, à cet instant précis, l'ange avait pris conscience de son pouvoir.<o:p></o:p>

    Il s'était envolé de nombreuses fois depuis,<o:p></o:p>

    Avait aidé d'autres âmes égarées à trouver leur chemin,<o:p></o:p>

    Mais il revenait souvent auprès de la jeune femme<o:p></o:p>

    Et regardait pousser la graine qu'il avait un jour semée d'un simple regard,<o:p></o:p>

    D’un simple battement d'ailes.

    <o:p>hebergeur image</o:p>


    2 commentaires
  • Le Monde de l'Invisible <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? <o:p></o:p>

    La honte, les remords, les sanglots, les ennuis ? <o:p></o:p>

    Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits <o:p></o:p>

    Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?<o:p></o:p>

    Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? <o:p></o:p>

    Et les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, <o:p></o:p>

    Quand la vengeance bat son infernal rappel, <o:p></o:p>

    Et de nos facultés se fait le capitaine ? <o:p></o:p>

    Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ? <o:p></o:p>

    Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, <o:p></o:p>

    Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard, <o:p></o:p>

    Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ? <o:p></o:p>

    Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ? <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? <o:p></o:p>

    Et la peur de vieillir et ce hideux tourment <o:p></o:p>

    De lire la secrète horreur du dévouement <o:p></o:p>

    Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ? <o:p></o:p>

    Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, <o:p></o:p>

    David mourant aurait demandé la santé <o:p></o:p>

    Aux émanations de ton corps enchanté ; <o:p></o:p>

    Mais de toi je n'implore, ange que tes prières, <o:p></o:p>

    Ange plein de bonheur, de joie et de lumières ! <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

                                               

                Charles Baudelaire<o:p></o:p>

     

     


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  •  hebergeur image hebergeur image hebergeur image

     

    L'hiver n'est terminé que quand <o:p></o:p>

    La lune rousse a décliné.

    hebergeur imagehebergeur image
    Lune d'avril nouvelle, ne passe pas sans gel.<o:p></o:p>

    hebergeur image
    La lune rousse donne tout, ou bien elle l'ôte.<o:p></o:p>

    hebergeur image
    Ce qu'elle met au monde elle le nourrira, ce qu'elle y trouve elle l'étranglera.<o:p></o:p>

    hebergeur image
    Récolte n'est point assurée, que la lune rousse ne soit passée.


    <o:p>hebergeur image</o:p>


    2 commentaires
  •   hebergeur image

    Quand avril se met en fureur, il n'est pas pire mois dans l'année.<o:p></o:p>

    hebergeur image
    N'y ait pas si gentil avril qui n'ait son chapeau de grésil.
    hebergeur image
    Avril et mai, de l'année, font seuls la destinée.<o:p></o:p>

    hebergeur image
    Hâle de mars, pluie d'avril, rosée de mai, font d'août et septembre les plus beaux mois de l'année.
    hebergeur image


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