• petite poésie....

      

    Les lilas et les roses<o:p></o:p>

    hebergeur image

    <o:p> </o:p>

    O mois des floraisons mois des métamorphoses<o:p></o:p>

    Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé<o:p></o:p>

    Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses<o:p></o:p>

    Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés<o:p></o:p>

    <o:p> hebergeur image</o:p>

    Je n’oublierai jamais l’illusion tragique<o:p></o:p>

    Le cortège les cris la foule et le soleil<o:p></o:p>

    Les chars chargés d’amour les dons de la Belgique<o:p></o:p>

    L’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeilles<o:p></o:p>

    Le triomphe imprudent qui prime la querelle<o:p></o:p>

    Le sang que préfigure en carmin le baiser<o:p></o:p>

    Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles<o:p></o:p>

    Entourés de lilas par un peuple grisé<o:p></o:p>

    <o:p> hebergeur image</o:p>

    Je n’oublierai jamais les jardins de la France<o:p></o:p>

    Semblables aux missels des siècles disparus<o:p></o:p>

    Ni le trouble des soirs l’énigme du silence<o:p></o:p>

    Les roses tout le long du chemin parcouru<o:p></o:p>

    Le démenti des fleurs au vent de la panique<o:p></o:p>

    Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur<o:p></o:p>

    Aux vélos délirants aux canons ironiques<o:p></o:p>

    Au pitoyable accoutrement des faux campeurs<o:p></o:p>

    <o:p>hebergeur image </o:p>

    Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’images<o:p></o:p>

    Me ramène toujours au même point d’arrêt<o:p></o:p>

    A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages<o:p></o:p>

    Une villa normande au bord de la forêt<o:p></o:p>

    Tout se tait L’ennemi dans l’ombre se repose<o:p></o:p>

    On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu<o:p></o:p>

    Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses<o:p></o:p>

    Et ni les deux amours que nous avons perdus<o:p></o:p>

    <o:p>hebergeur image </o:p>

    Bouquets du premier jour lilas, lilas des Flandres<o:p></o:p>

    Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues<o:p></o:p>

    Et vous bouquets de la retraite roses tendres<o:p></o:p>

    Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou<o:p></o:p>

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    Louis Aragon, Le Crève-coeur, 1941<o:p></o:p>


  • Commentaires

    1
    Karlyne
    Samedi 19 Février 2011 à 18:04
    Quelle jolie poèsie!
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    2
    Sélénia1 Profil de Sélénia1
    Dimanche 20 Février 2011 à 17:10
    merci beaucoup

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